Les agents de la Sûreté du Québec doivent composer avec une pénurie de test de détection de drogues | VIVA MÉDIA Skip to main content

Les policiers de la Sûreté du Québec ont reçu un courriel qui indique une problématique majeure en approvisionnement des trousses de dépistage en lien avec la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue.

Bien que les agents de la Sûreté du Québec multiplient la prévention, il semble que la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue soit un fléau dans la région. (Photo Stéphane Brunet)

Selon le Code criminel, lorsqu’un policier a des doutes sur les capacités d’un conducteur en lien avec la drogue, deux seules options sont à sa disponibilité. La première est de faire appel à un agent évaluateur et la seconde est de soumettre le conducteur intercepté à un prélèvement sanguin afin d’en faire une analyse. Ces tests se trouvent dans les postes de police et doivent être exécutés par un professionnel de la santé

« Nous n’avons plus de test, dit un agent. En fait, les seuls qui restent, on nous demande de les garder si jamais il arrive un accident mortel. Donc, comme il n’y a pas tout le temps des agents évaluateurs en poste, ça complique la situation. »

Il ne faut pas croire que dans le Suroît, la conduite d’un véhicule moteur sous influence de drogue n’arrive jamais. Selon les informations obtenues, cela survient pratiquement chaque semaine. « C’est un fléau dans la région ce type de délit. Il y en a beaucoup. »

La région de Vaudreuil-Soulanges compte sur trois agents évaluateurs. Ces policiers sont spécialement formés pour faire passer des tests de dépistage aux personnes soupçonnées de conduire avec les facultés affaiblies. « Ce sont des patrouilleurs, ils ne travaillent pas tout le temps. Donc, ça arrive que nous n’en ayons pas en poste. À ce moment, si la situation l’exige, la trousse de dépistage est la seule option qui reste. »

Test de dépistage périmé

Le délai en approvisionnement pour obtenir de nouveaux tests est inconnu par l’agent rencontré. « On ignore en ce moment quand nous aurons de nouvelles trousses. Mais, comme si ce n’était pas suffisant, ceux qui restent en ce moment sont périmés. »

Lorsqu’une personne est amenée dans un centre hospitalier par les policiers afin de se soumettre à un dépistage, une étape est alors faite. Les policiers apportent eux-mêmes la trousse de dépistage qui sera utilisée. La raison est simple, en procédant de la sorte, le policier s’assure de ne pas briser la chaine de possession advenant que des accusations criminelles soient déposées envers le conducteur.

« Nous n’arrivons pas avec le suspect à l’hôpital en disant que nous avons besoin de faire prendre une prise de sang avec les tubes médicaux déjà sur place. Nous partons du poste avec la trousse. Mais, actuellement, nous avons été avisés de ne pas utiliser celles qui restent. »

Ce problème majeur est également particulier puisqu’en Ontario, les agents disposent de trousses de dépistage. « Eux, ils en auraient. Mais ce n’est pas le cas ici. »

Contacté afin de connaitre ses impressions sur cette réalité qui possiblement touche plusieurs corps policiers du Québec, un avocat criminaliste se dit surpris. « C’est évident que si un conducteur est accusé et qu’il est démontré à la Cour que la trousse de dépistage qui a été utilisée est expirée, que cela va compliquer la chose et que le juge devra prendre cela en considération », mentionne le criminaliste.

Steve Sauvé

Journaliste

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